Exercer en double activité
Devenir mandataire immobilier n’impose pas de s’y consacrer à plein temps. Beaucoup choisissent d’exercer en parallèle d’une autre activité, salariée ou indépendante, notamment pour "tester" le métier tout en conservant un filet de sécurité en cas d'échec ou d'abandon. Le cumul est possible, mais il obéit à certaines règles selon le statut juridique, le type d’activité exercée et les obligations légales du mandataire.
Un grand principe : un cumul possible, sous conditions
Le métier de mandataire immobilier s’exerce sous le statut d’agent commercial indépendant. À ce titre, le mandataire n’est pas salarié du réseau ou de l’agence, mais travaille pour son propre compte, en vertu d’un contrat de mandat. Ce statut n’interdit pas le cumul avec une autre activité, qu’elle soit :
- salariée (à temps plein ou partiel),
- indépendante (micro-entrepreneur, profession libérale, artisan...),
- ou même agricole, artistique ou encorecommerciale.
Mais pour être "légal", ce cumul doit respecter des règles propres à chaque situation.
Cumul avec un emploi salarié
Un salarié du privé peut tout à fait devenir mandataire immobilier à condition :
- que son contrat de travail ne comporte pas de clause d’exclusivité,
- que l’activité de mandataire ne crée aucune situation de concurrence avec son employeur,
- qu’il informe éventuellement son employeur, si une clause de loyauté ou de non-concurrence s’applique.
Pour un salarié de la fonction publique, c’est différent : le cumul n’est possible qu’à titre accessoire, après autorisation écrite de l’administration (décret n°2017-105 du 27 janvier 2017) et certaines fonctions publiques l’interdisent totalement (par exemple, les fonctions de contrôle ou d’urbanisme).
Cumul avec une autre activité indépendante
Un mandataire peut aussi exercer en parallèle une autre activité indépendante, par exemple : consultant, formateur, photographe immobilier, diagnostiqueur... Le tout est de bien distinguer les activités juridiquement et fiscalement.
En micro-entreprise, le cumul est autorisé, mais les plafonds de chiffre d’affaires (188 700 € pour les activités commerciales et 77 700 € pour les prestations de service en 2025) s’appliquent à l’ensemble des revenus cumulés.
En société (SASU, EURL, etc.), on peut créer une seconde société ou exercer plusieurs activités sous la même entité, à condition qu’elles figurent dans l’objet social.
4. Les obligations à respecter dans tous les cas
Quel que soit le cumul choisi, certaines obligations restent incontournables :
être immatriculé au RSAC,
souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RCP) couvrant les deux activités ou chacune séparément,
respecter les limites du mandat immobilier (ne pas percevoir de fonds, ne pas signer d’actes juridiques),
tenir une comptabilité distincte ou identifiable pour chaque activité.
Le cumul en résumé
Le cumul d’activités est tout à fait autorisé pour un mandataire immobilier, à condition :
- d’être transparent vis-à-vis des contrats et obligations,
- de ne pas exercer d’activités incompatibles (fonction publique sans autorisation, concurrence directe),
- et de respecter les formalités d’immatriculation et d’assurance.
C’est une option intéressante pour tester le métier, diversifier ses revenus ou compléter une activité existante, tout en restant dans un cadre légal clair.